A 70 ans, l'animateur Antoine de Caunes lance son magazine «Vieux»
Son titre sonne comme une provocation à une époque où on ne traite jamais les vieux de vieux et où la formule «tu ne fais vraiment pas ton âge» résonne comme le meilleur des compliments. Le trimestriel Vieux, que «tout le monde finira par lire», annonce sa baseline, parade dans les kiosques depuis le début du mois de juin.
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Au sommaire de ce 130 pages piloté par l’animateur de radio et de télévision à la gouaille décalée Antoine de Caunes («si on m’avait dit qu’un jour, à mon tour, je deviendrais vieux», soupire l’ancien enfant du rock dans son édito): toute une bande de personnalités en vue – le photographe Jean-Marie Périer, l’académicienne Barbara Cassin, le chef Thierry Marx, la comique Florence Foresti… –, sans parler des people interviewés, qui dissertent sur le temps qui passe et ne leur fait même pas peur. Ni mal.
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Leur propos: «vieillir is beautiful». Le média numérique mesdames.media, que Maïtena Biraben vient de mettre en ligne pour «désinvisibiliser» les femmes de plus de 50 ans, ne dit pas autre chose. Vieillir serait donc un créneau porteur et tendance. Porteur? En tout cas sécurisant pour les éditeurs, puisque les plus de 50 ans sont les seuls qui lisent la presse payante. Tendance? Oui, si vieillir se décline à la mode de Caunes ou Biraben. Car est-on vieux à 70 ans, l’âge d’Antoine, ou à 56 ans, l’âge de Maïtena, en particulier quand on évolue dans un milieu socioculturel favorisé qui sait repousser longtemps les fragilités?
Si toutes les déconstructions autour de la vieillesse sont utiles parce qu’elles participent à freiner l’âgisme, s’intéresser aux vieux, ce n’est pas seulement l’affirmer avec panache et humour. C’est aussi le traduire par une ligne éditoriale qui prend en compte tous les âges de la vieillesse, y compris les plus avancés, qui font encore si souvent détourner les yeux. générations relève ce défi depuis 1971!
