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Loisirs

Voyage en Jamaïque, berceau du mouvement rasta

Frédéric Rein, Journaliste - ven. 01/09/2023 - 15:34
Ile des Caraïbes, la Jamaïque est la patrie d’origine des Rastafaris. Mais qui sont-ils vraiment? Leur culture est-elle encore vivace au pays de Bob Marley?
Les dreadlocks, ces longues mèches de cheveux associées au phénomène rasta.
Les dreadlocks, ces longues mèches de cheveux associées au phénomène rasta. © Yuan Zhang

Le chanteur Bob Marley est sa figure de proue; le reggae son écho musical; le vert-jaune-rouge, sa couleur… et la Jamaïque sa patrie d’origine. Le mouvement rastafari, plus communément appelé «rasta», nous conduit en effet sur cette île des Caraïbes. Mais que signifie au juste ce terme? Pour le savoir, un petit voyage dans le temps s’impose. C’est dans les années 1930 que naît ce mouvement à la fois social, culturel et spirituel. A cette époque, certains leaders de la cause noire estimaient que l’unique Bible était celle d’origine et préconisaient le retour en Afrique, la Terre promise des descendants des esclaves. 

Plusieurs passages de la Bible sont particulièrement importants pour les Rastafaris, comme, par exemple, le deuxième exode à Babylone, le vœu du Nazarite et la première destruction du temple de Jérusalem, qui représenteraient leur exil d’Afrique, en tant qu’esclaves des Européens. 

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Sur l’île, il y a plusieurs lieux sacrés dédiés au reggae”

Dwayne Douglas
Guide touristique

Mais revenons en Jamaïque. Quels sont les signes distinctifs des Rastas? Ils croient en Dieu et fument du cannabis dans le but de s’en rapprocher. Ils sont, en outre, végétariens, proches de la nature, polygames pour certains, ne boivent pas d’alcool et ne se coupent pas les cheveux, leur coiffure étant appelée «dreadlocks».

«Ce mouvement est encore bien vivant en Jamaïque, assure Dwayne Douglas, guide local. Sur l’île, il y a d’ailleurs plusieurs lieux sacrés, comme le pinacle, à Saint Catherine, où le prédicateur Leonard Howell a débuté le mouvement rasta ou encore Bobo Hill, à Bull Bay, où le Prince Emmanuel a fondé la communauté de rastas Bobo Ashanti.» 

Aujourd’hui, près de 10% des Jamaïcains se revendiquent adeptes, bien que les jeunes soient de moins en moins concernés. Ils se réunissent lors de groundations, des cérémonies mystiques qui ont lieu dans des maisons rastas ou dans des centres communautaires et durant lesquelles ils prient, parlent, débattent, fêtent et chantent au rythme des nyabinghi, un ensemble de percussions composé de trois instruments (funde, basse et repeater). «En parallèle des maisons rastas historiques se sont créées de nouvelles communautés rastas, souligne Dwayne Douglas. La Rastafarian School of Vision, par exemple, est ouverte aux adeptes comme au public non rasta et joue un rôle important dans la transmission de leurs valeurs et de leur foi.» Comme le chantait Bob Marley, «Don’t give up the fight» (n’abandonnez pas le combat). 

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