Complètement larguée, genre
Avant, c’était clair dans ma tête: il y avait les hommes, les femmes et le tout s’appelait le genre humain, peu importe qui batifolait avec qui. Aujourd’hui, la distinction entre les identités réelles ou assumées des personnes devient si complexe que je me sens complètement larguée.
LGBTQIA+, ça vous parle? Moi, ça m’embrouille. Et, quand je vois des reportages sur la génération Arc-en-ciel, plus j’essaie de comprendre, moins je capte. Je suis sans doute trop âgée pour apprécier toutes les nuances de sexes et de genres dont se réclament de plus en plus de jeunes pour renforcer leur ego.
Face à la caméra, cette femme d’une vingtaine d’années explique fièrement qu’elle est neutre. Neutre comment? Comme les anges? Comme la Suisse? Hahaha. Et, quand je découvre qu’un cimetière zurichois accorde un emplacement spécial aux défunts LGBTQIA+, j’ai du mal à le croire. Donc, en plus des cimetières classiques hommes-femmes et des cimetières pour animaux, on crée des cimetières pour homos, trans et queers? Non mais, ça devient carrément du délire ! Quand je pense que depuis des années on nous bassine avec le mot «inclusion»...
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Personnellement, dans le fait de vouloir se démarquer à tout prix de l’espèce humaine dans son ensemble, je vois plutôt de l’exclusion. Binaire. Non-binaire. Il y a des étiquettes, des étiquettes partout… et je suis frappée par ce besoin d’afficher son identité «genrée». Je pense avoir l’esprit ouvert, je m’informe, mais je dois être dure de la comprenette. J’ai parlé de tout cela avec ma filleule, qui a essayé de mettre de l’ordre dans mes idées. Elle est enseignante, donc consciente de l’importance que ces questions ont pour la jeune génération. Elle m’a expliqué que je confondais la notion de sexe et celle de genre: «Le genre, c’est la vision que la société a du sexe.»
Si j’ai bien saisi, le fait de choisir un genre plutôt qu’un autre décide de la manière dont je veux être considérée. C’est ça? Pas tout-à-fait? Moi, j’arrête de fatiguer mes méninges. J’abandonne. Laissez-moi à ma banalité de vieille dame. C’est genre si reposant!
