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Opinion

Vraiment indispensables, les vacances?

Rosette Poletti, Chroniqueuse - ven. 01/03/2024 - 13:50
A cœur ouvert, la chronique de Rosette Poletti.
La gratitude selon Rosette Poletti
Rosette Poletti.  © Sandra Culand

«Cela fait deux ans que je n’ai pas pu partir en vacances!» Voilà, pour beaucoup, le signe que les choses vont mal, que l’inflation gronde, voilà le signe qu’on est devenu vraiment «pauvre». Qu’est-ce qui rend les vacances si indispensables?

On cherche à:

  • échapper au stress – se reposer – se déconnecter ;
  • prendre du temps pour soi ;
  • découvrir de nouveaux horizons ;
  • ouvrir son esprit ;
  • faire de nouvelles rencontres ;
  • pratiquer des activités sportives.

Depuis 1938, où les travailleurs avaient droit à deux semaines de vacances par an, le nombre de jours de congés a augmenté, les vacances d’hiver sont apparues, puis les longs week-ends où il convient de «partir»! Quitte à revenir fatigués, mais heureux, car on a pu «faire comme les autres»… On pourra raconter son voyage lorsqu’on nous demandera: «Vous êtes partis cet été, cet hiver?» 

Il y a quelques années, après avoir rendu visite à des amis dans les Alpes vaudoises, je passai devant le chalet d’une voisine pour récupérer ma voiture. Après un brin de causette, elle me demanda où j’allais. «Je retourne à Genève.» «Moi, je n’y suis jamais allée!» Cela me paraissait incroyable, alors je lui proposai de l’emmener un jour à sa convenance. Je me souviendrai toujours de sa réponse: «Pour quoi faire, c’est le même ciel qu’ici!»

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Il est étonnant de constater combien de personnes n’ont jamais visité les merveilles qui les entourent”

Rosette Poletti

Non, il n’y a pas besoin de «partir» pour échapper au stress, ni pour ouvrir son esprit.

Il s’agit plutôt d’une prise de conscience, d’une décision intérieure, d’une manière de s’organiser. Il est étonnant de constater combien de personnes n’ont jamais visité les merveilles qui les entourent, les cathédrales, les musées, n’ont jamais traversé les magnifiques forêts de leur région. Apprendre à s’émerveiller de ce qui est autour de nous, contempler le ciel rouge du couchant, la lumière du matin sur le lac, les gouttes de pluie sur une toile d’araignée dans les jardins éclairés par le soleil!

Oui, c’est partout le même ciel. Ce qui fait la différence, ce n’est pas le nombre de kilomètres parcourus pour aller «ailleurs», c’est la pleine conscience de tout ce qui existe de beau et l’ouverture de l’esprit et du cœur pour en profiter pleinement, car les «nouveaux horizons» sont surtout une manière de contempler la vie et les autres.

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