«L’histoire permet d’exercer un regard critique»

Vous avez joué un rôle clé dans la mise en place de la Commission Bergier, qui a révélé des aspects peu connus de l’histoire suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Comment aviez-vous procédé pour raconter cette «autre histoire»?
Mon travail s’est toujours inscrit dans une démarche scientifique, en confrontant les sources disponibles pour reconstruire les faits avec le plus d’objectivité possible. L’histoire n’est pas un récit figé; elle évolue au gré des recherches et des découvertes. Pourtant, certaines vérités dérangent. Lorsque j’ai évoqué les liens entre une partie de l’élite suisse et le fascisme dans les années 1930, certains collègues m’ont mis en garde: «Tu ne peux pas écrire ça, on va te tomber dessus.» L’historien travaille sous la contrainte des pouvoirs en place, et il lui faut du courage pour briser les tabous.
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