Le monde n’est que mensonge
A quoi bon remuer le passé ? C’est la question que pose Cécile Cabanac avec son dernier roman au titre, il est vrai, un peu déroutant : A pleurer tout nous condamne. Des pleurs et du désespoir, c’est en tout cas le quotidien d’Alice, jeune attachée parlementaire parisienne harcelée, évidemment, par son député. Au point de péter les plombs et de se réfugier dans la maison familiale au Pays basque. C’est là que sa tante doctoresse, Diane, a disparu vingt ans plus tôt. Aimée de tous, à en croire la vox populi, elle s’est littéralement évaporée. Crime, fuite volontaire, accident ? Alice va creuser et découvrir qu’elle dérange toute la population locale. Entre ceux qui se taisent, qui la menacent ou qui lui mentent, les secrets semblent bien gardés. Jusqu’au jour… Sans succession de coups de feu, de cadavres ou de descriptions sanglantes, Cécile Cabanac se livre à un exercice brillant, instaurant une atmosphère intimidante à chaque seconde, dévoilant à petites touches la noirceur de l’humain, ses contradictions et ses perversités qu’il parvient à justifier avec les arguments les plus fallacieux. C’est fort !